Le gouvernement injecte 15 millions d’euros dans l’écosystème pour l’ouvrir davantage aux personnes issues des quartiers populaires. Il va s’appuyer sur les acteurs locaux et les futures capitales French Tech pour accompagner 500 porteurs de projets et sensibiliser 100.000 personnes aux métiers du numérique.

Source: business.lesechos.fr

A force de voir l’uniformité des startuppeurs et après la première phase d’ un programme exploratoire , le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure. Pour tenter d’attirer vers la tech des personnes d’horizons plus divers, et notamment issues des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), l’Etat va débloquer 15 millions d’euros – notamment pour étendre à l’ensemble du territoire French Tech Diversité, le programme accompagnant 35 start-up nées dans  les territoires qui génèrent habituellement peu de candidats à l’entrepreneuriat . Mais aussi pour sensibiliser ses habitants aux opportunités qu’offre le secteur du numérique.

French Tech Diversité, dont la première saison vient de se terminer, va donc passer de 35 projets à 500 personnes accompagnées par an, et chacune d’entre elles sera dotée d’un ticket compris entre 20.000 et 50.000 euros en fonction de leurs besoins, contre une somme fixe de 45.000 euros allouée jusque-là. Une fois les 500 personnes sélectionnées, un parrain ou une marraine leur sera affecté afin de les accompagner au quotidien.

Un enjeu social pour la France

Ces personnalités n’ont pas encore été choisies, mais  Mounir Mahjoubi compte sur l’urgence de s’attaquer au sujet de la diversité pour les convaincre : « La French Tech doit ressembler à la France, notamment pour assurer la continuité de sa croissance. Le numérique a besoin de diversité et, socialement, le pays en a besoin ! » explique le secrétaire d’Etat chargé du numérique.

La principale problématique est dorénavant d’atteindre les populations concernées. Pour leur faire passer le message, le gouvernement va s’appuyer sur les associations qui sont au contact au quotidien, comme Les Déterminés , Startup Banlieue, Techfugees , 100.000 Entrepreneurs, Diversidays, ainsi qu’une dizaine d’autres. Chacune aura pour mission de  Techfugees . A travers ce dispositif, le secrétaire d’Etat chargé du numérique affiche un objectif de 100.000 personnes sensibilisées chaque année.

Profiter du dynamisme de la tech

Dans un deuxième temps, le gouvernement va demander aux start-up d’exprimer collectivement leurs besoins en termes de recrutements. L’objectif est de flécher les personnes issues des quartiers populaires et celles qui ont subi des accidents de vie, et de leur permettre de profiter du dynamisme du secteur numérique. « Il y a 100.000 emplois à pourvoir dans le secteur et nous voulons démontrer que les talents qui peuvent y répondre sont partout, y compris dans les quartiers populaires », explique Mounir Mahjoubi. A ce titre, la Grande Ecole du Numérique, qui rassemble un réseau de 750 formations aux métiers du digital, est un des principaux moteurs à activer, précise le secrétaire d’Etat : « Il y a 450 nouvelles labellisations pour faire partie de ce réseau, dont la moitié se trouve dans les quartiers en question, et une dizaine en zones rurales. »

Autres partenaires clefs pour mettre ce programme en musique, les capitales French Tech. Révélées en mars prochain, ces métropoles auront un rôle décisif, prévient Mounir Mahjoubi : « Elles doivent s’impliquer dans ce projet, et cela s’ajoute à leur autre priorité qui est de favoriser l’émergence de scale-up. » De leur côté,  une partie des startuppeurs se sont déjà emparés du sujet, à l’image de l’engagement qu’ils ont pris à travers The Galion Project. Avec la conviction profonde que, pour éviter un scénario politique à la Trump aux Etats-Unis, le secteur doit emmener l’ensemble de la population dans son sillage.